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J8 - Annapurna Mandala Trail 2013

Par pascalpenot - 20-02-2014 14:22:04 - 3 commentaires

Annapurna Mandala Trail 2013

8ème jour – 28 avril 2013 – Jour de repos

Trek vers le Thapa Pass et retour

Aujourd’hui, réveil matinal à 5heures. Avec mes boules Quies en préventif, j’ai bien dormi contrairement à Clotaire mon colocataire qui a entendu tinter les cloches de Yaks une bonne partie de la nuit.

Pendant que nous nous préparons, l’équipe technique nous prépare les gamelles pour le repas du midi ; au menu, œufs, saucisses et beignets.

Nous partons vers 6h20. Nos sacs sont plus légers sans le sac de couchage et les affaires de toilettes. Nous pardons habillé chaudement. Quasiment tout le monde a mis le collant.

D’entrée la montée est raide.

Les altitudes au programme du jour sont nouvelles pour moi. Je préfère donc sagement prendre le pas derrière l’expérimentée Maryse à la fois coureuse et médecin sur la Mandala.

Le temps est frais mais le soleil est la et on peut profiter de la vue.

A un moment quelqu’un dira : « ça y est, on est plus haut que le Mont blanc ! ». Nous arrivons dans un flanc entièrement sous la neige et en pente. On chausse tous nos crampons sur les chaussures de trail pour pouvoir continuer la route.

L’avancée est maintenant pénible. J’avoue n’avoir jamais trop aimé la neige… Je préfère de loin la caillasse, un nœud de racines, une rivière à traversée, la verdure à la blancheur.

Dans la neige vous passez votre temps à jouer les équilibristes avec vos bâtons, le nez sur le sol. De plus le groupe s’est pas mal étiré et j’ai de dois forcer un peu pour revenir sur eux.

 

Au bout d’une heure certains commençant à être fatigué autant physiquement que moralement. Ca craque un peu même. Bruno préfère prendre la sage décision de laisse tomber le Thapa pass et d’entamer le demi tour.

Ayant hâte d’en finir avec cette partie neige, j’allonge un peu plus le pas pour retrouver la rocaille au plus tôt. Lors du regroupement, cela me vaudra quelques remontrances justifiées de Bruno Poirier qui me rappellera quelques règles de base en haute altitude notamment l’importance de rester en groupe dans des parties difficiles et un peu galère comme ce passage là. Avec une chute, un brouillard ou un coup de mou, tout peut devenir très vite hasardeux…. Mea culpa !

Revenu dans la caillasse, nous retirons les crampons et sortons nos gamelles pour le déjeuner en nous abritant à l’abri du vent derrière une arête.

La redescente vers le camp de base dans la roche, la terre et la pente forte sera d’une allure plus libre…  d’abord derrière un guide népalais afin de partir dans le bon flanc et éviter de se perdre dans la brume, dès que le chemin du retour ne prête plus au doute ça courre dans tous les sens, certains s’amusant des trajectoires et des forts pourcentages au prix de quelques dérapages.

A notre retour au bivouac nous avons la bonne surprise de voir trouver des yaks qui broutent autour de nos tentes.

Le reste de la fin de journée se passera un peu comme la veille avec en plus le tintamarre des cloches du troupeau.

 

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J7 - Annapurna Mandala Trail 2013

Par pascalpenot - 20-02-2014 14:08:26 - 1 commentaire

Annapurna Mandala Trail 2013

7ème jour – 27 avril 2013 -  1 ère demi-étape de la 4 ème étape

Marpha – Yak Kharka (10 kms)

L’étape du jour est une étape courte en cote. Une sorte de KV vertical qui  doit nous mener à Yak Kharka à 3680m ou nous bivouaquerons pour les 2 prochaines nuits.

Avec ce parcours court et rapide nous avons le temps ce matin pour flâner dans le merveilleux village de Marpha.

Beaucoup de toits sont recouverts de morceaux de bois. Ngawang nous explique que cela est censé montrer la richesse du propriétaire des lieux. Plus il y a de bois sur le toit et plus l’habitant de la maison est riche !

Après avoir parcouru les ruelles de Marpha, nous allons visiter le monastère bouddhiste du village. On y accède par un long escalier.

On visitera le patio et le temple.

Le départ  de l’étape du jour est ensuite donné dans la rue principale de Marpha, à partir d’un escalier.

La pente est d’entrée vraiment très raide. C’est un sentier terreux et pentu. Mes sensations sont bonnes dès le départ et je parviens à suivre l’allure du deuxième peloton sans problème de ventilation.

Je me permets même de me retourner pour prendre des photos. Plus on s’élève et plus se dessine en contrebas la vallée verte de Marpha. C’est comme un oasis de cultures dans cette montagne de rocaille aride.

Au gré de la montée, je me retrouve en compagnie de Clotaire. Nous ferons un bout de chemin ensemble en profitant du panorama.

Plus haut, le sentier traversera un foret d’épineux. Moi qui demandait ou peuvaient-ils  trouver tout ce bois à mettre sur les toits à Marpha ou les arbres sont rares hormis les vergers … J’ai ma réponse.

A mesure que l’on s’élève dans le  sentier toujours aussi raide, un nouvel horizon prend place sur l’autre versant et nous laisse découvrir les hauts sommets enneigés de la chaine des annapurnas.

Pour le final, la dernière partie étant assez roulante, je me prends au jeu de faire le truc comme on dit et de courir efficace dès que cela est possible.

Arrivé au camp, tout est déjà prêt. Le camp est monté. Après une douche à la lingette, c’est l’heure du déjeuner.

Je partage la tente avec Clotaire. En début d’après midi, je ferai une sieste d’une heure qui me fera du bien. Le reste de l’après midi sera oisive. Certains iront marcher un peu. D’autres se restent se reposer au camp.

De mon coté, je m’approche et me mêle peu à peu à l’équipe technique népalaise de la course, directeur, adjoints, porteurs, cuisinier. Je les observe dans leur quotidien.

 

La bergerie du lieu fait office de cuisine… je resterais de longues heures à tenter de discuter avec un peu d’anglais et beaucoup de signes pendant que le cuisinier prépare le diner.

Je retiendrai quelques prénoms comme « Tini » et « Adouz ». Je partagerai mes confiseries achetées le matin même à Marpha. Ils me feront gouter des Hemlis, une sorte de feuille en lamelle confite au gout très pimentés.

Le soir au diner, sous la grande tente, il y aura de la soupe au pop corn, des spaghettis aux grains et aux légumes et de la crème anglaise.

 

 

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J6 - Annapurna Mandala Trail 2013

Par pascalpenot - 20-02-2014 13:52:32 - 1 commentaire

Annapurna Mandala Trail 2013

6ème jour – 26 avril 2014 - 3 ème étape

Dana – Marpha (40 kms)

La nuit a été bonne jusqu’à 2h/2h30. Par la suite, j’ai beaucoup tourné dans le lit. Le soleil est au rendez vous encore ce matin et nous en profitons pour déjeuner en terrasse.

Prêt assez tôt, je flâne un peu en attendant le départ. Je regarde les labours dans le champ d’à coté.

Je souris des pieds de cannabis qui poussent au bord du chemin comme de la mauvaise herbe.

Et je m’amuse de la joie des enfants qui tournent autour de nous.

Autour de moi les coureurs de la Mandala révisent les carte avec Ngawang. En effet à partir d’aujourd’hui, le parcours change par rapport au tracé initial.

Très vite après Dana, nous quittons la piste carrossable pour basculer sur la rive droite du Kali Gandaki. Nous empruntons un sentier vraiment très beau qui serpente à flanc de montagnes et traverse de nombreux vieux petits hameaux.

Coté santé, ce matin la forme est bien meilleure et pendant la première heure de course, je parviens plus qu’à suivre le gros du peloton. Je prends même un bon trip de traileur à hyper ventiler dans les tape-culs.

 J’en profite pour prendre en photo Bruno, Pierre et toute la bande de coureurs avec qui je me trouve. Ils sont en plein efforts avec leur barda sur le dos, la fatigue et les petits bobos des premières étapes.

Stoppant toujours mon allure pour observer la vie quotidienne dans les hameaux, je cours en fartlek repoussant comme un bœuf à la sortie des habitations pour faire l’effort de revenir sur le peloton de la Mandala.

Ce petit jeu durera jusqu’à la retraversée quelques kilomètres plus loin du Kali Gandaki ou je retrouve avec beaucoup moins d’envie la piste carrossable qui mène vers Marpha.

Ce chemin me plombe le moral et je le lève le pied. De toute façon après 2 heures à pousser dans les  longs tape-culs en fartlek, ce ralentissement d’allure m’arrange car je sens que je suis quand même un peu cramé.

La monotonie de la piste jusqu’à Marpha sera distrait  par quelques hameaux et bouts de sentiers magnifiques entre les cultures puis dans la belle forêt de Lete. Elle sera aussi divertie puis par un évènement quelque peu inattendu.

A Khobang, vers la sortie du village, j’entends dans une grande bâtisse de la musique… Je demande si je peux entrer jeter un œil. Devant leur accord, je passe la porte de la bâtisse et je me retrouve sous la terrasse d’une cour. C’est un mariage népalais ! Je ne sais pas très bien qui sont les mariés… il y a sous la terrasse beaucoup de femmes très belles dans leurs habits aux tons rouges. L’une d’entre elles me tend un panier avec de l’argent. J’y dépose un billet de 100 roupies. En remerciement, il me dépose des feuilles derrière l’oreille. A droite de la varangue ça danse à tout va sous le son criard d’une musique qui ressemble à une sorte de rock népalais. Je me laisse aller à oublier la course et à observer vivre et sourire ces gens. Sous la forte insistance de la femme qui m’a déposé de l’herbe derrière l’oreille, je me vois contraint de poser mes bâtons et mon sac. Elle me prend ensuite par le bras et m’amène sur la piste de danse. Et voila que je me retrouve à tourner dans la ronde, imitant leur valse de leurs mains, mimant leur jeu de jambes, chapeau la paille sur la tête et dossard au ventre.

Une fois le morceau terminé, je m’écarte de la piste de danse pour me promener dans la cour ou se trouve pas mal de monde. La femme insistera par la suite pour que je reste manger avec eux mais je lui explique que j’ai une course à finir et que je dois être à Marpha avant ce soir.

Le reste de l’étape entre Tukuche et Marpha avec cette piste qui n’en finit pas semble interminable… A chaque nouveau village je pense être arrivé à bon port, mais non. C’est toujours une bourgade ou village de plus. A mesure que je me rapproche de Marpha, je traverse d’innombrables parcelles de vergers. On est ici dans le pays de la pomme !

J’arriverai à Marpha en milieu de l’après midi. Maryse arrivera un peu après moi.

Quand à Philippe, il arrivera à mon grand étonnement  bien plus tard. Comme la veille, il s’est encore un peu perdu en chemin, cette fois ci du coté de Lete.

L’hôtel de Marpha est digne d’un quatre étoiles avec toilettes et douche bien chaude dans chaque chambre.

Une fois propre et en attendant le diner, nous profitons de la fin de journée pour aller flâner et faire quelques achats au centre ville de Marpha. C’est une belle ville qui vaut le détour. J’achèterai des lingettes pour les 2 nuits de bivouac qui nous attendent à partir de demain.

Au diner, je retrouve forme et appétit autour d’un plat de spaghetti… Quand à la nuit, elle sera dans la moyenne et en boule Quies avec un voisin de chambre bon ronfleur.

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J5 - Annapurna Mandala Trail 2013

Par pascalpenot - 15-02-2014 07:44:34 - 1 commentaire

Annapurna Mandala Trail 2013

5ème jour – 25 avril 2013 –2 ème étape

Tadapani – Dana (35 kms)

J’ai bien  dormi… malgré un réveil vers 2h30 et avoir pas mal tourné dans ma caille, j’ai pu emmagasiner au total 5 bonnes heures de sommeil.

Le temps ce matin est au Soleil. Je prends plaisir à le sentir réveiller mon visage, réchauffer mes traits, éblouir mon regard. Je profite du panorama sur les sommets qui est majestueux…

Coté santé, la fièvre semble être tombée et les fesses ne serrent plus. Subsiste encore de belles crampes d’estomac et une barre latente sur le crâne. Après la diète de la veille, le « Tiya » (thé) et le petit déjeuner font le plus grand bien.

L’étape démarre à 8h pour une belle descente assez technique en forêt… Après mon état d’agonie de la veille, je prends plaisir à pouvoir me lâcher un peu et je me laisse aller dans ce dédale de roches et de racines dans la pente. C’est un plaisir d’éviter les obstacles, de poser au mieux le regard pour épouser la meilleure trajectoire et jouer les équilibristes dans les épingles.

Arrivée très vite au fond de la ravine, la montée brutale qui suit me rappelle tout de suite que l’on ne guérit pas d’une gastro fiévreuse dans un claquement de doigt. Monter à mon rythme habituel m’est très vie assez pénible.

Aussi, je n’insiste pas et je prends un rythme de marche avec un souffle d’endurance plus supportable.

Je salue une dernière fois mes compagnons de course qui reviennent sur moi et j’abandonne peu à peu ma foulée pour profiter du temps agréable et m’imprégner des paysages.

Ce léger regain de forme et cette aisance à ventiler sont tout de même une bonne nouvelle. A une allure guère plus rapide que la veille, avancer n’est plus une galère, ni une douleur. J’ai un sentiment de légèreté dans ma flânerie. Mais surtout, je ressens le plaisir revenir à moi. Sans trop me soucier du temps, j’avance et je profite enfin en vrai touriste. Dans les parties plates ou descendantes, je courrôte nez en l’air.

 

Et dans chaque village ou hameau que je traverse, je prends le temps de marcher lentement, à contempler les bâtisses, les gens et les petites choses de la vie quotidienne.

A Ghorepani, le parcours prévoit un aller retour au sommet de Poon Hill, un point de vue tape-cul qui culmine à 3106m.

 

Dans la montée je croise Clotaire et Christophe puis Joël et Walter qui sont déjà dans la redescente.

Au sommet,  l’organisation a poussé le luxe jusqu’à établir le pointage de contrôle au sommet du Mirador ou par temps clair, la vue sur la chaine de l’Himalaya est parait-il sublime.

La suite de l’étape est globalement une longue descente dans la vallée. Toujours sous une météo agréable, je continue à ralentir et guetter dans les villages le quotidien des gens.

Dans l’un d’eux, je retrouve deux népalais de l’organisation de la course qui m’invitent à venir sur une terrasse ou dorent au soleil des grains de riz, pour gouter le Lassi de Nak.

Malgré les risques de réveiller les affres de ma gastro, ma curiosité de couillon ne louperai ça pour rien au monde et j’en boirai 2 bonnes tasses délicieuses.

Une carrière façon népalaise

Après ce village suivra une très longue descente assez raide qui dérouille et chauffe les cuissots. Le sentier m’amène au pied de la rivière Kali Gandaki.

Je traverse le long pont suspendu. Sur l’autre versant, en direction de Tadapani, le sentier a disparu pour laisser place à une piste de terre carrossable peu avenante. Comme n’importe quel chemin carrossable du monde, ce type de chemin m’ennuie terriblement. J’y ressens comme une sensation d’avoir été extrait de la nature, de marcher à coté sans pouvoir sentir ses formes, ses aspérités, ses détours. Ces chemins sont des balafres sans cicatrisation possible. Lassé de cet ennui, dès que le pourcentage le permet, je courre. J’ai maintenant hâte d’en finir même si je sais que le chemin pour Dana est encore long.

Tout à coup, au loin face de moi, j’entends « Hey Pascal, comment vas-tu ? ». Ayant tout d’abord un peu de mal à reconnaitre cet européen qui a repéré de si loin mon si particulier « chapôlapaille », je me retrouve nez à nez face un type avec lequel nous avons un ami traileur commun et avec qui j’avais discuté en compétition, sur un parcours de trail je ne sais plus où en France (peut être le Vulcain). Il est en trek avec un camarade et un guide népalais dans les Annapurnas… Drôle de rencontre du bout du monde, me dis-je.

Après avoir discuter le bout de gras, en reprenant ma course dans ce chemin, je tombe sur Philippe qui revient sur moi. Je le croyais devant mais il s’est un peu paumé en route, me dit-il... Je l’invite à prendre ma foulée et courir en ma compagnie pour en finir avec cette fin d’étape au plus tôt. Il s’exécute mais il semble un peu fatigué et a du mal dans les légers faux plats.

Alors on s’attend avec ce qu’il nous reste de bonnes volontés, et c’est ensemble que nous finirons l’étape jusqu’à Dana ou nous arrivons un peu après 15h.

Ngawang le directeur de course

Le reste de la journée sera assez banal. Une douche avec de l’eau bien chaude, le lavage du linge, une somnolence au lit en attendant le repas du soir et le traditionnel Dal bhat, puis le briefing de l’étape du lendemain.

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J4 - Annapurna Mandala Trail 2013

Par pascalpenot - 13-02-2014 03:15:12 - 1 commentaire

Annapurna Mandala Trail 2013

4ème jour – 24 avril 2013 – 1 ère étape

Annapurna Base camp – Tadapani (40 kms)

Un Langur ?

 

4 heures, réveil… Autant dire que ma première nuit en haute altitude a été très dure. Des crampes d’estomac liées à ma gastro persistante, des courbatures musculaires, un peu de fièvre et un mal au crâne permanent ont alimenté ma nuit presque blanche…Intétrix et paracétamol démarreront mon petit déjeuner.

A cinq heures du matin, restaurés et le sac complet sur nos épaules, nous attaquons à la frontale la montée de transit vers l’Annapurna Base camp ou aura lieu le départ de la première étape de la Mandala XIII. Si le dénivelé permet de garder le corps relativement chaud, au fil des pas, j’ai de plus en plus froid aux pieds.

Arrivé la haut, je tente de me réchauffer à l’intérieur du lodge de l’ABC. Si le corps retrouve une bonne chaleur, les pieds resteront gelés malgré un pas de danse incessant pour tenter de les réchauffer.

A huit heures, C’est avec un panorama de rêve et baignant sous un soleil maintenant chaud, que le départ de l’Annapurna Mandala Trail 2013 est donné. Sans d’autres objectifs sur cette course que de profiter et de flâner en touriste dans ces chemins Népalais que je foule pour la première fois de ma vie, je pars tranquillement de l’arrière, courant à petit pas, le nez en l’air sur les crêtes et les appareils photos prêt à figer les paysages de ce rêve éveillé.

Cependant, même sous ce rythme assez cool, avec mon début de fièvre, mes crampes de ventre qui m’emmerdent et mon mal de crâne, le rêve se retrouve très vite teinté de cauchemars. J’en chie comme un rat mort. Je suis en hyperventilation dès le moindre tape-cul montant et je dois déjà gérer certains passages au mental malgré mon allure lente. Alors que je suis à peine parti, j’ai la sensation de retrouver ces états douloureux de passages à vide qui surviennent parfois après plus de vingt heures de course sur les sentiers de la diagonale des fous ou d’autres Ultras. J’aurai même des envies de nausées à plusieurs reprises, ce qui m’obligera à marcher de plus en plus lentement au fil des kilomètres.

Je vois Philippe, notre jeune V3, avec qui on se croisait régulièrement depuis le départ s’évader devant. Maryse, la baroudeuse à la fois coureuse et médecin sur la course me rejoindra un temps dans un dédale de sentiers rocheux traversant à plusieurs reprises le torrent. Elle est en compagnie de Ngawang, à la fois directeur de course de l’AMT et serre-file. Bref si la moyenne horaire est bien celle d’un touriste du trail, mon niveau physique est proche du hors délai, complètement à la ramasse !!!

Au point de contrôle de Chlomrong, en passant devant un groupe de Français spectateurs éphémères de la course, je dois avoir une mine abominable car j’entends l’un d’eux dire d’un voix haute et claire : « Celui-là… il est cuit »!

Putain…. Va te faire foutre, me dis-je!!! J’enrage moins contre ce touriste que contre cette goutte d’eau verbale qui fait déborder mon désarroi. J’enrage contre la terre entière, contre mes maux, contre cette impuissance, contre tout…

Je me pose un long moment sur un muret après Chlomrong pour retrouver un peu mes esprits, m’alimenter, me reposer, me reprendre et reprendre gout à cette terre, ces paysages et aux gens qui m’entourent.

Parti sous le soleil, le temps se couvre peu à peu en restant agréable. La pluie s’invite dans l’après midi qui s’avance. D’abord fine et douce, elle deviendra abondante à mesure que je descends dans le fond de la vallée. Arrivé dans la rivière, je retrouve Philippe de l’autre coté de la passerelle. On attaque les 800m de D+ nous séparant de l’arrivée ensemble. Il a un rythme lent de métronome auquel j’essaie de me caler mais sans succès. Je monte d’une foulée plus rapide mais d’un souffle plus haletant avec ma fièvre ce qui m’oblige à me poser régulièrement quelques secondes en retrouver un peu de souffle.

Bref, plutôt que de Yoyoter avec Phil, je préfère le laisser bien devant sans lui sucer la roue, tâchant juste de garder ses fesses en ligne de mire. En me concentrant sur cette idée là, cela me permet de recentrer sur un but précis et d’oublier un peu mon état défaillant.

Cependant, dans les tout derniers kilomètres je laisse Philippe et ses fesses s’évader de mon champ de vision. Le sentier traverse maintenant une fôret de Rhododendrons qui m’émerveille comme un gosse.  J’oublie un temps mes douleurs et l’ombre de jour. Je laisse mes pensées flâner sous la magie du lieu.

Je m’arrête souvent pour fixer l’ombre d’un sous-bois, contempler un tapis de fleurs de rhododendrons roses et écouter le vent qui ondule entre les arbres, soulevant l’odeur des bois et de sa moisissure.

Je passerai la ligne d’arrivée vers 17h00,  après 9h de course.

Au Lodge, cette fois ci, c’est le grand luxe ; la douche bien qu’à l’extérieur de l’hôtel est bien chaude et dans la salle à manger un énorme poêle trône au milieu de la pièce pour réchauffer les corps et faire sécher le linge et nos chaussures détrempés.

Le corps fiévreux, je m’allonge dans mon lit et ferai une sieste d’une heure en attendant le repas et le briefing du soir. Pris de relent de nausées, je me forcerai tout de même à manger un peu pour ne pas être sans énergie pour l’étape du lendemain. Pendant le briefing post-dinatoire, je dors plus qu’à moitié ne tenant plus, le corps lourd et la tête en feu… je comprendrai à peine que le parcours de l’AMT sera modifié à partir de la troisième étape… trop de neiges au Thulobugin pass (4281m) rend impossible et dangereux le passage prévu de la course par ce coin là.

Avant la fin du briefing, je pars comme un zombie, retrouver mon lit et oublier ma santé.

 

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J3 - Annapurna Mandala Trail 2013

Par pascalpenot - 11-02-2014 15:50:32 - 2 commentaires

Annapurna Mandala Trail 2013

3 ème jour – Marche de liaison

Dobhang  - Machhapuchhare Base camp (Annapurna base camp)

Réveil à 06h. Je lève et sors dehors… Enfin, le premier ciel bleu depuis trois jours qui nous accueille enfin ! Le panorama absent la veille est ce matin sublime… Des montagnes semblent avoir poussées pendant la nuit et se sont accaparées tout le ciel.

 

Devant nous avec ses 6998m, le Machhapuchhare reflète sur son manteau blanc les premiers rayons du soleil. Cette montagne, énorme pic rocheux ressemble à une prémolaire solitaire posée sur la chaine de montagnes qui nous entoure.

 

Cette dernière journée de transit nous mènera à l’Annapurnas base camp… pour la première fois j’irai plus haut que le sommet de la Réunion. Pour la première fois, je passerai un « 4000 ». Pour la première fois je découvrirai à ses pieds la chaine majestueuse des Annapurnas.

 

Tout le long du sentier, je croiserai de magnifiques cascades. Ngawang, le guide sherpa nous montrerons sur l’autre versant, la présence de singes et de bouquetins. A partir de 3500m d’altitude, je commence à ressentir le manque d’oxygène… Le rythme est plus lent, une très légère barre sur le front mais tout va bien.  La présence de la neige aussi devient plus importante.

 

Nous arrivons au Machhapuchhare Base camp totalement enneigé situé à 3700 d’altitude, un peu après midi.

 

Le temps d’une pause, d’avaler un riz à la tomate, que Maryse, médecin de la course constate notre tension et notre taux d’oxygène et nous partons pour un aller retour à l’Annapurnas base camp et le premier passage à 4000.

 

Je monte prudemment avec la légère crainte du débutant qui découvre la haute altitude. J’immortalise le passage au 4000m à ma façon, perd l’occasion de parfaire mon anglais avec Sophie une trekkeuse anglaise qui parle un Français impeccable et arrive à « l’ABC » ou je resterai le temps d’un Massala Tea.

 

Ce fond de vallée, entourée des sommets de l’Annapurna me rappelle un peu le Queyras… avec 4000m de hauteur en plus.

 

La descente au Lodge du Machhapuchhare base camp se fera dans le froid… je prendrai également ma douche à l’eau glacée…. Jamais lavé aussi vite !!

 

Au repas du soir, un gâteau fait de galettes empilées et recouvertes de chocolat marquera l’anniversaire de Philippe et son entrée dans le club des V3.

 

Le Dal bhat

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J2 - Annapurna Mandala Trail 2013

Par pascalpenot - 11-02-2014 14:35:00 - 1 commentaire

Annapurna Mandala Trail 2013

2 ème jour - Marche de liaison

Ghandrung – Chlomrong - Dobhang

Après un bon petit déjeuner et la préparation des sacs, nous repartons dans les sentiers toujours sous la pluie.

 

 Nous sommes maintenant dans les forets ou les rhododendrons dominent les paysages. Sorti de mes sentiers réunionnais, je découvre de nouveaux chants d’oiseaux qui me sont inconnus. Sur ce parcours qui mène à l’Annapurnas base camp, je croise une foule de touristes : des Québécois qui sont « plus français que les français » comme ils disent, des néo zélandais, des japonais, coréens, chinois, Français, Allemands.

 

Après le village de Sinuka, les sentiers prennent une couleur réunionnaise ; les racines semblent poussées du sol et les roches plus nombreuses sont moins ordonnées.

 

Nous reprenons ensuite, pour descendre au fond d’une vallée, un très long escalier de pierre… je reste émerveillé par ces marches taillées, montées et posées à la seule force de l’homme ! Ici pas d’hélico et quasiment pas d’ânes ou de chevaux (je verrai peu en 2 semaines). Tout le portage se fait principalement à dos d’hommes… ou de femmes… ou d’enfants !

 

Pour ressortir du fond de vallée, de l’autre coté, la pente est raide et pénible… ma gastro s’est bien installée. Je suis pris de crampes parfois douloureuses et je dois parfois m’isoler dans les fourrés. Je monte avec difficultés et malgré la pluie, j’ai une sensation de corps déshydratée.

 

J’arrive au Lodge de Dobhang en fin de journée. Au repas du soir, sous la grande table de la salle à manger, un chauffage à pétrole est installé pour réchauffer le corps et nos linges. Dans les assiettes, c’est macaronis à la tomate pour tout le monde.

 

Pendant le repas, Ngawang Sherpa, directeur de course, récitera avec Cécile une prière dans l’espoir d’obtenir une meilleure météo pour les jours à venir.

 

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J1 - Annapurna Mandala Trail 2013

Par pascalpenot - 11-02-2014 14:28:57 - 3 commentaires

Annapurna Mandala Trail 2013

 

1 er jour - Marche de liaison

Birethanti – Ghandrung

Après 3 jours d’attente et de tourisme nous quittons enfin Katmandou pour démarrer l’Annapurna Mandala Trail, course à étapes étalées sur une quinzaine de jours dans la région des Annapurnas et organisée par les chevaliers du vent.

 

Nous prenons l’avion pour Pokhara… La pluie et le bus nous attendent à l’arrivée à l’aéroport. Au centre de Pokhara, les guides ayant les derniers achats à faire, nous pouvons flâner une petite demi-heure. La pluie toujours, j’investis dans un parapluie de fortune… la première étape étant de la marche, si le temps reste au gris, pourquoi pas randonnée un pépin à la main !

Le bus nous dépose à Birethanti devant une barque de bois ouverte…. Je profite des toilettes pour constater que je démarre une gastro… ça m’apprendra d’avoir mangé fruits et légumes crus à Katmandou… quelque part, je me dis que quitte à avoir une gastro autant l’avoir dès le départ et être tranquille après !

Jules-Henry Gabioud

La plupart des coureurs enfilent des sacs plastiques bleus troués à la tête pour s’abriter et nous voila partis dans la première piste trempée et boueuse.

 

Au bout d’une heure de marche, on s’arrête dans un Lodge pour déjeuner. Je prendrai un riz frit au poulet.

 

 

Je profite du village pour revendre mon parapluie de fortune à des touristes et investir dans un autre plus robuste et plus grand… pas impossible que la marche sous la pluie puisse durer plus d’une journée !

La pluie se calme un peu dans l’après midi en même que nous quittons la piste pour les premiers sentiers… les nuages laissent entrevoir un peu les paysages. Les flans des montagnes et leur verdure se découvrent. Je vois d’énormes pentes travaillées par l’homme en espaliers pour les cultures. C’est beau mais si nous sommes encore assez bas en altitude.

 

Les sentiers sont faits pour beaucoup de marches de pierres taillées. Ils me rappellent un peu les sentiers catalans empruntés lors de 6666, course chère à Antoine Guillon.

 

Nous arrivons à Ghandrung dans l’après-midi.

Au briefing du soir, avec la pluie persistante, Il est décidé d’annuler l’arrêt prévu chez l’habitant dans une maison traditionnelle à Chlomrong pour le repas du midi… dommage !

 

 

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S32 : bivouac ilet à Malheur

Par pascalpenot - 19-08-2013 22:33:54 - Aucun commentaire

S32 : bivouac ilet à Malheur

 

Dernier week end avant des vacances en métro, un week end Mafate encore une fois à Mafate

Samedi : Augustave, Aurère, Ilet à Malheur

Avec fred, Yolaine, Dom et flo. Manque Mika… et le soleil qui nous rejoindront plus tard

 

La premier partie sur sentier augustave qui épouse la rivière se fait avec prudence… une vrai savonnette que cette ravine savon

 

Dans le sentier, on profite des derniers goyaviers de la saison

 

Pause déjeuner à l’abri d’une varangue à Aurère

 

Arrivée à l’ilet à Malheur. Chargé le Mika (2 tartes, des légumes, des œufs, la poele…. Chargé !)

 

Après l’installation des tentes au camping

 

…. La ceuillette du bois de chauffe

 

A l’heure du tim l’apéro et du rhum arrangé

 

Dans le menu du soir, brochettes de thon/marlin au feu de bois

 

A l’heure de la veillée digestive, tout le monde se rechauffe prés du feu

Dimanche : Ilet à Malheur, la plaque, sentier scout

Levé sous le soleil après une nuit étoilée, pan cakes au ti déj

 

Œufs aux plats

 

Séance de microkinésie avant le départ…. C’est cool d’être pote avec une kiné !

 

L’hélicoptère de la plaque…. Non ma chérie, c’est un faux, il faut monter à pied !

 

A mesure que nous montons, le mauvais gagen du terrain… même sous les nuages Mafate et le piton cabris ont quelque chose de magique !

 

Un nouveau passage au 2 fesses, brumeux et d’un vent glacial !

 

Le week end se termine comme il a commencé, sous la pluie, l’amour et le sourire !

 

A la prochaine

S31 : Chemin des anglais

Par pascalpenot - 19-08-2013 22:15:52 - Aucun commentaire

S31 : Chemin des anglais

 

Semaine d’astreinte professionnel. Donc pas de grosses randonnées au programme

Samedi : ballade à st paul

Marché, Etangde st paul, bord de mer

 

« Hé chéri, ki c’est qu’j’imite là ? »

Dimanche : Le chemin des anglais

Après un passage au marché du chaudron (ici des bichiques)

 

2 ombres au dépar du chemin des anglais

 

2 ombres amoureuses…

 

Photos entre panoramas et auto-portrait

 

Vue sur l’océan et la ravine de la grande chaloupe

 

A la prochaine

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