Week end rando de 3 jours : Tour des ilets de Mafate
Par pascalpenot - 17-11-2011 17:44:07 - 2 commentaires
départ du sentier augustave
Pour le grand week end de 3 jours du 11 novembre, je pars un peu dans le role du guide pour 3 jours à Mafate accompagné de 3 collègues de travail, Jonathan, Mathieu et Serge. Si le premier est très sportif, les 2 autres sont plutôt joggeur du dimanche et sédentaires.
Au programme Un grand tour de Mafate en empruntant tout les ilets habituellement visités en randonnée.
Nous démarrons par le sentier Augustave. L'histoire de ce sentier se marie avec la création de la canalisation Augustave dans les années 70 pour alimenter en eau l'ilet d'Aurère et redonner vie à cet ilet preque abandonné après le cyclone de 48.
Des le départ le sentier s'enfonce dans la ravine savon. On est dans le Mafate Vert, noyé dans la verdure et très vite accompagné par le bruit de l'eau.
un fanjan qui se prend pour un parasol
Le sentier, tel un serpent, danse souvent avec la rivière, un coup sur la rive gauche, un autre sur la rive droite ou parfois au centre sur une langue de terre.
Il s'en échappe aussi de cette rivière, pour contourner une cascade avant de redescendre au bord de l'eau.
Dans la ravine savon
Par la suite le sentier quitte le fond de la ravine pour prendre de la hauteur. Certains passages ont été fortement aménagés de balustrades ponts et escaliers à flan de falaise (le sentier a été tracé sur cette partie à même le roc) qui ont remplacé les échelles d'il y a 20 ans suspendues au dessus du vide et qui rendaient ce sentier dangereux et inaccessible aux personnes sujettes au vertige.
les balustrades du sentier augustave
Le panorama du cirque de Mafate se découvre enfin avec l'ilet à Malheur à gauche, l'Ilet à Bourse à droite, au centre le piton des calumets et le piton carré derrière duquel se trouve grand place les hauts. En fond de tableau du cirque le rempart du Maido.
A Aurère première pause à la boutique… les épaules souffrent avec des sacs à plus ou moins 12kgs!
Arrivé à Aurère
Nous quittons Aurère pour Ilet à Malheur.L'ilet est tout près à demi-heure de marche. Dans une première ravine nous trouverons des chouchous que nous réservons pour le bivouac de demain. L'autre ravine est plus profonde. C'est la avine Bémale et je l'ai rarement vu aussi peu fourni en eau. Généralement des cascades coulent à ces flans et le torrent gronde… La saison des pluies n'a pas encore commencé.
Pour traverser la ravine, sur le pont, une pancarte indique, une personne à la fois… La passerelle semble en fin de vie.. des travaux sont en cours pour en construire une nouvelle plus solide juste à coté.
Pic nic du midi
Nous repartons en directions de l'ilet à Bourse
Le retour de la tortue
Les ilets sont séparés par deux ravines dont la dernière, la grande ravine est traversée par une passerelle branlante
Puis le sentier est un vrai tape cul avec plus de 100 m en D+ taillé dans le flanc de la falaise
Il y a pas mal de monde et de tentes de camping à l'ilet à bourse et pour cause… Ce soir un kabar (concert en créole) aura lieu dans l'ilet.
Des randonneurs ont amené leur bois pour le feu du soir.
Et les toilettes de fortunes cachées par les hautes herbes sont prêtes
On profitera de l'ilet pour boire un coup à la boutique et se reposer dans l'herbe à regarder tout ce brouhaha d'arrivée des "festivaliers"
Nous arriverons à grand place sous une pluie fine en fin d'après-midi. Notre terminus pour aujourd'hui est le camping chez gigi
L'entrée du camping chez gigi
Si Mathieu et moi avons une tente assez académique
Jonathan et Serge dormiront à l'ancienne sous une bache.
Depuis le camping vu sur les piton papangue, piton tortue et piton canal derrière lequel se trouve l'ilet Moutou, autrefois habité… Un sentier en partie emporté y mène encore… un projet de rando marron en perspective histoire de revivre le Mafate lontan! Il parait qu'il y encore des zabitation lontan en ruine la-bas. Il y aurait aussi manguier, avocatier, longanis et je ne sais quel autres vitamines bio à se mettre sous la dent!
En attendant le repas du soir à la table d'hote du camping (salade verte puis un rougail saucisses, un civet canard et en guide de dessert citrouille au sucre et beignet de bananes), nous irons flaner à la terrasse à la boutique du gite le pavillon situé 300 mètres plus bas, le temps de 2 tournées
Levé avec le soleil, Serge et Jo auront déjà préparé leur affaires avant le ti déj devant le regard amusé d'un marmaille. Beau regard d'enfant.
Marmaille Mafate
Après un bon ti déj avec des oranges et de tit' bananes sucrées, nous repartons pour la plus longue, la plus chaude et donc la plus dure étape de la journée.
Première ilet de la journée Cayenne. Un ilet que j'adore car très fleuri et chargé d'histoire (j'en ai déja parlé dans des billets précédents)
Son école fermée aujourd'hui et en ruine malheureusement... Ca serait sympa de faire un musée de cet vie lontan lloin, très loin de la modernité qu'apportera l'hélico à partir des années 80.
Son allée principal, l'ex CD2, qui était le chemin menant au siècle dernier ,les curistes à la source sulfureuse de fond mafate
Alors que nous observons un vieux ti jaque dans une habitation, fait rare une gramoune de l'ilet viendra engager la conversation avec nous et nous raconter l'histoire de cet arbre centenaire. A travers lui, elle nous parlera avec une certaine émotion de sa mère qui a grandit et s'est éteinte avec cet arbre magnifique. Qu'elle soit venu nous aborder alors que les Mafatais sont réputés très réservés m'étonne encore. En tout cas Jonathan a compris qu'il devait faire encore du progrès en kozé créole.
La partie entre la passerelle Cayenne dans la rivière des galets et les lataniers, sous un cagnard et une pente très raide sapera le moral des sédentaires de notre troupeau.
Nous profiterons de l'ilet des Lataniers pour faire de l'eau au gite très décorés "les bambous" et se reposer à l'ombre.
La suite est moins raide mais le soleil de plomb assomme toujours Serge et Mathieu qui souffre en sourdine. Leur rythme est lent. Avec Jonathan nous préférons marcher à notre rythme et les attendre régulièrement plus loin à l'ombre le sac posé, loin de mes épaules endolories.
Nous déjeunerons longuement à la boutique des orangers (nous achèterons également les provisions pour le repas du soir) et ferons de l'eau à l'école avant de reprendre la route vers les 3 roches.
Dans la ravine grand mère, un sculpteur s'est installé
A la brèche, malgré un toit nuageux assez sombre, la vue sur le cœur de Mafate reste comme toujours magnifique!
J
Juste avant Roche Plate, nous tomberons dans un champs de framboise avec certaines, énormes, juteuses et bien mures… Ce sera une longue pause quatre heures de vitamines bio.
Des framboises partout!!!
Nous trouverons aussi les dernières bibasses de la saison, un pied de café pointu et un joli pied de poc poc malheureusement encore vert.
Bibasses
A Roche Plate, re-boutique pour une boisson fraiche et on fera de l'eau à l'école. Pour le dernier tronçon ente Roche plate et 3 roches, avec Jonathan, nous prévenons Serge et Mathieu qui nous allons tracer sans les attendre histoire de préparer le camp du bivouac. Je les préviens que ce tronçon fait de montagnes russes courtes mais raides est toujours pénibles sous un gros soleil.
Nous mettront un peu plus d'une heure quinze avec nos gros sacs… Nous trouverons en chemin de la gomme arabique sur les mimisas au tronc grillé par le soleil et les dernières goyaves de chine de l'année qui rappelleront à Jonathan la Nouvelle calédonie. Sur le sentier je croiserai également un couple d'anciens Déniviens.
Le site des trois roches, considéré par beaucoup de guides touristiques comme "LE" site de Mafate à ne pas manquer (personnellement le cœur de la Réunion toute entière est une file interminable de "LE"!) est un classique du bivouac.
En attendant nos 2 compères sédentaires qui arriverons un ti trois quart d'heure après, nous monterons le camp, partirons à la cueillette du bois, mettrons le rosé dans l'eau et préparons le foyer du feu. Puis ce sera l'heure de la toilettes avant la tombée de la nuit dans une eau froide et un vent frais!
Put... de paparazzi!!!
Et maintenant place à la cuisine et au feu…
Il nous faudra plus d'une heure pour obtenir un bon tapis de braise et déposer nos casseroles. Au menu, après les tuc de l'apéritifs, il y aura de la semoule accompagné des chouchous récoltés la veille et de saucisses lentilles. Dessert,, compote!
Bonne nuit... au bruit berçant de l'eau de la rivière des galets!
Reveil avec le soleil. La nuit a été calme hormis des vaches venues brouter dans notre campement à minuit!.... ça surprend!
Le programme de cette derniere journée est assez cool en distance et les montées à 2, 3 tape-culs prés seront plus douces qu'hier. Seul le soleil est à redouter…
Aussi nous prenons le temps de se reveiller, déjeuner et ranger le camp… Un peu avant 8 heures une dernière photos devant le gouffre de la rivière et en route.
Le sentier est au début plat et tranquille jusqu'à la zone du grand éboulis qui dans la brume chaude des rayons du soleil grand matin est toujours aussi bluffant à regarder. J'aime particulièrement ce paysage et je ne m'en lasse jamais. Selon l'heure et la méteo, c'est toujours une nouvelle lumière éclairant cette scène de bataille ou l'érosion de l'eau sort vainqueur de ces flans de montagnes en déroute. La beauté de l'eau et du minéral comme dirait un Ushuiaiste!
Après la montée raide de l'éboulis nous arrivons sur les plateau de l'ilet de Marla, l'ilet le plus grand en surface cultivable du cirque, le plus haut aussi. Il est calé au pied du piton des neiges et du rempart séparant Mafate de Cilaos avec les rochers des 3 salazes.
Les trois Salazes?... suivez le doigt de Jo!
A Marla nous ferons la pause casse-croute de 10h au snack le Marla
Nous prendrons des boissons fraiches et des énormes sandwichs aux boutons gratinées piment!
Après une bonne heure d'arret, on fait de l'eau au robinet de l'école et direction La Nouvelle par la passerelle Ethève. Le charme de cette passerelle, ce sont ses cuves naturelles en dessous très belles avec une eau presque verte.
Nous ferons également une longue pause d'une heure à la nouvelle ou nous partagerons 2 caris barquettes pour 4. Nous ajouterons à la viande (du poulet) une grosse boite de maquereau à la tomate.
La montée de la nouvelle au col des bœufs est agréable. Un peu raide sur le début et la fin mais pour le reste assez douce voire presque plate dans la plaine des tamarins.
Le paysage vert et merveilleux de la ravine Cimendal( encore un projet de rando marron en foret trotte dans ma tête)
Nous arriverons au parking du col des bœuf à 16h45. La fraicheur de salazie enveloppe notre bonne fatigue. Quelques étirements et un gateau breton plus tard, nous reprenons la route vers la civilisation!
L'arrivée au col des boeufs
A la prochaine
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2 commentaires
Commentaire de RogerRunner13 posté le 20-11-2011 à 11:34:25
Encore une bien belle balade, merci.....
Commentaire de Free Wheelin' Nat posté le 20-11-2011 à 20:35:48
Vraiment, vraiment sympas tes reportages! Pour moi qui suis moyennement attirée par les îles, ça fait quand même envie :-)
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