Rando 6 jrs : Dans le corps de l'île de la Réunion - 02 - Jour 2
pascalpenot

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Rando 6 jrs : Dans le corps de l'île de la Réunion - 02 - Jour 2

Par pascalpenot - 09-08-2009 11:44:31 - Aucun commentaire

  

 Deuxième jour, sur la route de Mare à martin

Jeudi 8 mai grand matin. Un long jet résonne dans le sentier. J'écarte ma frontale de cette cascade d'urine et regarde mon montre : 4h35. Le réveil est matinal et j’ai mal dormi. La tente Coleman est une catastrophe. Choisi pour la qualité de son poids, moins d’un kilo, elle a mille défauts. En plus d'un montage ardu (ça je le savais), son simple toit et ses aérations ridicules font qu'elle condense énormément. On croirait qu'il pleut à l'intérieur!!!

De plus, étant très basse (68cm à la tête) impossible d'y vivre ou de cuisiner à l'intérieur par temps froid ou pluvieux. Je m'en veux d'avoir été obnubilé par le poids... La « une seconde » de Décathlon et sa carapace de tortue aurait été un bien meilleur choix malgré ses 1 kg de plus.

Ayant dans un premier temps, envisagé carrément un demi tour vers St Denis, je reprends finalement ma route en sachant déjà que je devrais composer avec les gîtes de manière plus contraintes que prévue. Je constate que je n'ai dans la puce de mon téléphone que 3 ou 4 gîtes sur la cinquantaine ou plus que je peux croiser sur mon parcours. C'est quelque chose que je n'avais pas trop prévu... Heureusement, je peux compter sur Anise pour me renseigner sur deux trois numéros utiles de gites au gré de mon voyage

 

Les sommets des montagnes semblaient comme isolés du ciel bleu par un étroit no man’s land nuageux qui épousait et redessinait les crêtes

 

Le temps d’abord bruineux au réveil est maintenant agréable. La grisaille s'est évadée et le blanc et le bleu maintenant se partage le ciel laissant une large part au soleil.

La traversée de Grand ilet à Hellbourg prendra la matinée. Je ferai de l’eau à l’église de Grand Ilet et à l’abri de Grand sable.

Je profiterai de ce lieu également pour parfaire mon ti déjeuner de vitamines bio en dévorant des branches entières de goyaviers et de premières goyaves de chine. En dehor du fait que je ne grimpe pas aux arbres, je me sers et mange comme un singe.

Je croiserai sur cette partie de parcours, une bivouaqueuse allemande au niveau de rivière fleurs jaunes, quelques cueilleurs de goyaviers (c'est la saison), deux traileurs connus dans l'ile, Thierry Técher et Cyril Montaigu en entraînement sur le parcours de la passe-montagne (qui finalement n'aura pas lieu) et un énorme club de randonnée (ils sont au moins cinquante!) en route pour le piton d’anchaing avec l'idée de discourir au sommet philosophie sur l’abolition de l’esclavage à l’heure du pique nique. Drôle de randonnée à thème... Faut aimer !

Qui dit Hellbourg, dit ville, dit boulangerie snack et resto et dit donc « A table ».

Je ferai mon choix pour le boulanger en prenant un sandwich au jambon beurre, une baguette pour le prochain ti déj du lendemain, un chocolat chaud, un jus de mangue et une grosse part de frangipane au coco.

Je m’assoie dehors sur la place de la petite fontaine et sèche ma sueur au soleil en me restaurant.

Je reprends les sentiers assez vite, un peu lassé par les touristes semblant chercher le soleil dans les cartes postales. De plus, je suis désireux d’être sur le massif du volcan ce soir. Je prévois si le temps est beau de dormir à la belle étoile au pied du piton de basaltes, à défaut si le froid et la pluie sont de la partie, pousser jusqu’au gîte du volcan pour me rechauffer.

Au fur et à mesure que je monte vers Bélouve, le temps se couvre et se noircit… Je ressens d’abord quelques gouttes de pluie puis un peu de farine mais il ne fait pas froid.

En haut de la montée, quittant le cirque de Salazie, le gîte de bélouve m’accueille sous une bonne averse. Ne sachant pas si je retrouverai de l’eau avant le volcan, je fais le plein des mes trois fois 75cl et entreprend de me rationner jusqu’au bras de calumets.

La pluie qui tombe par averse me fera prendre la route forestière plutôt que le sentier des tamarins, des mares et des bois de couleurs que je devine, pour l’avoir déjà emprunté, gorgé d’eau. Sur cette route bornée, à l’aide de mes bâtons, j’attaque ce long transit pluvieux en randonnée soutenue, sans pause, sinon celles imposées par ma vessie. J’avance à un bon 6km/h (une borne toutes les dix minutes) seulement diverti de ce rythme de métronome par un papangue qui passera devant moi tout près, les habituels tec tec toujours aussi dissipés quelques soit le temps, le bruit de quelques rares voitures et une bande de jeunes en sortie vélo dont certains à croiser leurs regards ce demandaient bien ce qu’il pouvait foutre la par un temps pareil !!!

Par chance, le robinet sur le parking du bras des calumets au niveau du chemin de croix du piton des songes est en bon état de marche. Tant parce que j'étais presque à sec!

Je fais le plein, traverse la RN3 et repart en direction du piton doré. Le mauvais temps persistant sur le plaine de Bébour a changé mes plans. Je décide de m’arrêter avant le sentier qui monte vers Textor. Je sais qu’il y a une aire de pique avec des Kiosques assez spacieux. L’idée de me retrouver à la nuit tombante à Textor sous un temps humide et froid avec une tente dans laquelle il est impossible de vivre et de cuisiner ne m’enchante guère.

De plus cette pluie incessante m’inquiète pour l’étape de demain dans laquelle des sentiers officiellement fermés, raides, et soumis à quelques éboulis de part et d’autres de Grand coude sont au programme. Je me dis déjà que si le temps est encore maussade demain, je devrais zapper cette partie par sécurité. Cette adaptation possible du parcours initial ne me chagrine pas ; en calculant quelques jours plus tôt le kilométrage total de cette boucle (environ 250 km) je savais déja qu'il me faudrait à un moement ou un autre de mon périple couper un tronçon. Au départ, je pensais supprimer le tour du cirque de Cilaos déjà connu pour l’avoir réalisé avec Anise en novembre 2005. Mais bon on verra.

A l’aire de pique nique, je m’installe dans le kiosque le plus éloigné de la route et après une douche à la lingette, je prépare mon repas du soir, le déjà traditionnel semoule complète, sardines et huile d’olive. En réquisition d’eau, je ferai la vaisselle en nettoyant mon bol avec des morceaux de pain que j’avale goulûment et me couche sans toucher à la brosse à dent.

Kiosque séchoir et dortoir de luxe au pied du piton doré

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