Rando 6 jrs : Dans le corps de l'île de la Réunion - 04 - Jour 4
pascalpenot

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Rando 6 jrs : Dans le corps de l'île de la Réunion - 04 - Jour 4

Par pascalpenot - 09-08-2009 21:26:52 - Aucun commentaire

 

 I see trees of green...red roses too.. I see them blue... for me and you... and i think to myself... what a wonderful world

Samedi 10 mai. 4eme jour…. Moi qui pensais, par expérience de mes traversées au long cours des années précédentes, souffrir de petites contractures ou fatigues musculaires après le 3eme jour, je suis étonné d'être encore aussi frais et joyeux qu'un merle péi au niveau des jambes. Je mets ça au compte d'une alimentation suivie ces dernières semaines (préparation de la 97.4 oblige). Le secret de l'endurance selon mon nutritionniste de chevet.

Autres raisons de la fraîcheur de mes pattes je pense, l'apport des bâtons qui soulagent énormément les appuis des cuisses en montée. Et bien sur, pour les mollets, les manchons Booster. Depuis 2 ans maintenant que je les porte (en toutes circonstances) je ne pose jamais de questions au sujet de l'état de mes mollets.
Pourtant pour travailler l'endurance, je marche sur cette boucle volontairement à bon rythme et ne pratique aucun étirements. Je veux justement arriver à cette fatigue musculaire au niveau des cuisses pour travailler un peu plus le rapport mental/fatigue cher à Tim Noakes… Renforcer ma hargne au niveau de mes neurones au dépend de la douleur mentale… Mais bon, toujours est-il qu'en ce quatrième jour, c'est un flop total et j'ai les jambes aussi légères que si j'avais fait mes courses à Carrefour en pleine heure de pointe.

Je suis d'une humeur très joyeuse en pensant au programme qui m'attend. Cilaos aujourd'hui puis Mafate demain et après demain, quel pied!… Je ne sais si vous imaginez ce que peuvent être ces endroits pour un randonneur. C'est comme si un chrétien se retrouvait sur la place Saint-pierre ou au paradis à discourir de sa foi en compagnie d'un type barbu qui répondrait au nom de Jésus. Plus que jamais dans le corps de l'île, les sentiers des 3 jours à venir empruntent ses veines, son cœur, et tous ses organismes vitaux.

De plus le soleil est de retour… Vous faut-il d'autres images pour vous définir ce qu'est un homme heureux?

J'attaque le transit vers bras sec par la RD241. Je sais que le Bras de Benjoin est assez chargé en eau à cette époque de l'année, avec du débit et du fond à coup sur jusqu'à la taille. Donc chaud patate… Et puis après trois jours de pieds mouillés ma voûte plantaire toute flétrie a besoin de respirer un peu au sec!

Le menu d'aujourd'hui est un parcours de rêve pourtant peu connu des randonneurs qui ne jurent que par Mafate. Cilaos est un beau cirque et lorsque l'on regarde la carte de plus près, on se rend compte qu'avec assez peu de route et beaucoup de bouts de sentiers, on peut faire un beau tour du cirque. Les profils des GR sont des successions de montagnes russes plus ou moins nerveuses (idéales au passage pour l'entraînement Trail).

Qui dit montagnes, dit de nombreuses ravines avec au fond de chacune d'elles, l'eau du cirque qui chante des airs tantôt torrides et bruyants, tantôt mélodieux et intimistes jouant les notes de musique au rythme des gouttes ou des flots agréables. J'ai parcouru ces sentiers de Cilaos bercé par toute cette symphonie en observant la nature vivre à travers elle.
De bras sec, un premier sentier amène à Palmiste Rouge. Il emprunte un défilé, presque un cayon, qui doit être un enfer par temps de cyclone. Il y a quelques pieds de fraises mais il sont vides de fruits.

Au passage le plus étroit du défilé, le sentier suit le pied d'une énorme falaise. A la vue du sol jonché d'énormes roches, je ne traîne pas et transite d'un pas rapide l'oreille aux aguets dans ces cas là (automatisme de sécurité en montagne). Ce serait con de finir ratatiner par la chute d'une caillasse dans un si beau pays!
La traversée de Palmiste rouge jusqu'à la RN5 prend une trentaine de minutes. Je verrai dans les jardins les premières bibasses mures, des Ti-jaques, des avocats au bon gras et des Tangor encore vertes… cela me fait penser que j'ai toujours pas trouvé mes vitamines bio du matin. P……, j'ai les crocs!


Arrivé à la borne du dernier kilomètre avant la RN5, je fais mon sport technique du jour par une idée à la con… Il me faut 10 minutes de marche cadencée pour parcourir 1 km sur route avec 10 kilos sur les dos et les bâtons en pognes, mais combien dans une cote à 10 pour cent soit 100m de dénivelé positif?… Allez roule ma poule! Et me voilà parti vrombissant sous le cagnard de Cilaos pour l'exploit du jour! J'allonge le pas, fait monter le cardio et me concentre sur la synchro jambes/bâtons. Arrivé à la RN5, je titille ma montre pour basculer du mode cardio au mode Time: 10 minutes!

 

Content pôskal, content… un peu gogol le mec, mais content! 

Après une pause et un masque de mahoraise à la crème solaire (première utilisation depuis de début de mon périple!) je reprends un transit route jusqu'au prochain sentier qui m'attend à la sortie du hameau de Peter Both. Le ventre (et surtout le cerveau) en appétit, je commanderai à un bazar en bord de route avant le tunnel, des beignets de chouchou et du colle aux dents (nougat créole). Puis, à la l'épicerie de Peter Both j'achèterai du pain (pour le prochain ti-déj du lendemain) et une grosse glace à dévorer sur place.

Après ces entremets, je reprends ma boucle Cilaosienne en prenant le sentier menant au Pavillon par l'ilet haute.
On pourrait appeler cette partie "le petit Mafate". En effet, le seul accès à cette îlet est ce sentier. On y trouve même un gîte le "Dan Tan Lontan" qui, à partir de 4 personnes minimum sur réservation, fait aussi table d'hôte. Et il faut savoir que le type monte depuis le pavillon avec la grosse bouteille de gaz à dos d'homme pour le cas ou la pluie rendrait impossible la cuisine au feu de bois!

La carte de visite de "Dan Tan Lontan"

Il est bientôt un peu moins de midi quand j'arrive au gîte du pavillon… En demandant au gîteur de "faire de l'eau" j'ai le plaisir de retrouver Eric à la cuisine, une vieille connaissance. Je lui demande si le riz est cuit et, si je commande, si le service peut être rapide et adapté à mon timing… Devant sa réponse favorable, je soulage mon dos du poids du sac m'installe sous la varangue et… Â tÔôôbblleeeuhhh!!!!.

Cinq minutes plus tard, je me retrouve à discuter grand raid avec un granmoun (un collègue d'Eric), un "ex" V2 des années 2000/2002. Je déguste en même temps, après un coca bien frais, un civet de coq avec des pois du cap et du riz… Je mangerai tant qu'il y aura de la nourriture dans les plats de service (en gros 2 grosses assiettes plus une petite). Repu, je me laisserai néanmoins tenté par une belle part gourmande de gâteau songe…. Trois quart heure que je déjeune… Il serait peut être temps de reprendre la route!

 tÔôôbblleeeuhhh!!!!.

Le ventre plein et heureux, j'attaque aux bâtons une petite vingtaine de minutes de transit montant de la RN5 pour attraper le sentier Burel. Après un tel déjeuner, pas question de retenter le test matinal du dernier kilomètre du palmiste rouge…. Je suis en récup alimentaire et digestive, rôt à l'appui.

La descente du sentier Burel est une nouveauté pour moi… Lors de ma boucle Cilaosienne précédente, nous avions emprunté avec Anise directement le lit de la Rivière depuis le pavillon en passant entre d'inquiétants défilés ou le moindre grain de sable décollé de la falaise par le vent semblait résonner comme une chute de pierres dangereuses. Egalement, en plusieurs endroit la rivière faisait office de sentier. Mais le trempage des pieds n'est que reporter. Arrivé dans la grève du bras rouge, je sacrifie ma volonté d'une voûte plantaire au sec aujourd'hui. De toute façon, à moins de se déchausser pas moyen de traversée en sautant de caillou en caillou.
Le paysage d'érosion est ici magnifique… très différent de la zone du grand éboulis au bas de Marla. Les falaises de terre alignées comme une muraille les unes à coté des autres, ressemblent à des tours du moyen age étêtées par l'usure du temps et de l'eau.

Alignées et formant une muraille, des falaises de terre se dressaient telles des tours du moyen age étêtées par l'usure du temps 

A l'îlet à cordes, Je m'arrête à la boutique de Jean Marie et de Solange Grondin. Il sont également les patron du gîte du même nom que je vante inlassablement comme le vingt sur vingt des gîtes, aussi bien au niveau des chambres, de l'accueil que du verre et de l'assiette. D'ailleurs c'est toujours plein, juste par bouche à oreille. Un conseil, si vous y séjourner, douchez vous avant parce qu'après, une fois repu et abreuvé de mille douceurs, ce sera mission quasi impossible!... voici ci dessous un film (réalisé lors du tour de cilaos rélaisé avec Anise en 2005) de la présenatation de l'apéritif.

 

Après une glace à l'eau et un Fanta, je repars en direction du sentier du reposoir… vu l'heure, je me demande ou planter la tente…. J'hésite entre revenir à la roche merveilleuse et poser ma tente dans l'herbe si complet pour une nouvelle soirée culinaire (mais bon deux gueuletons dans la même journée, c'est peut être un de trop) ou descendre après Cilaos dans le sentier du Bras rouge et m'arrêter au bord de la rivière ou de mémoire, il y a sous les arbres, de la surface plane pour planter la tente.
Dans la descente du reposoir je croiserai quelques visages connus (les informaticiens de JL des courses à Jean Marie Daval - Cimasalazienne, 97.4) et un type qui m'avait déjà croisé 2 jours plut tôt (il était dans le groupe de randonneurs qui se dirigeait vers le piton d'anchaing).

 Le fond du sentier du reposoir ou je passerai la nuit

Arrivée dans le fond du sentier du reposoir au bord de la rivière du Bras rouge, la question du "Ou bivouaquer" se résout d'elle même : c'est là!… Une grève sablonneuse à l'abri entre deux énormes rochers offre un bivouac parfait à l'écart du monde civilisé.

Après l'installation du camp et une bonne douche, mi lingettes, mi rivière, il est à peine 16h30… En route donc, dans le lit de caillasse pour une bonne corvée de bois. Ce soir, j'ai la ferme intention de faire un feu de joie, un feu qui réchauffe, qui illumine, un brasier géant qui fête la Saint Jean. Je me sens à la fois cet homme de Cro-Magnon et ce Robinson Crusoé avec ce bol inouï de vivre à une époque moderne me permettant d'avoir des zip et un briquet au fond du sac! Vive le progrès de l'age de pierre!

 

  Le "Campement Ti boug' chapeau la paille"...Bon... ça vaut pas la logistique du marathon des sables mais c'est bien quand même

 Astuce à deux balles : comment garder ses chaussettes au sec dans des chaussures trempées avec deux poches plastiques!

 Les chaussettes sèchent.... enfin elles essayent!

 Le plat maintenant célèbre: semoule complète - sardine à l'lhuile... Des lipides (et des bons) des glucides (et des minéraux) et des protéines (et encore des mineraux)

Une piérrade pour un séchoir 

 

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